Il faisait si beau, que cela m'a tenté et je suis sortie.
Je m'étais levée tôt pour cause d'insomnie, avais rangé la maison, puis lu. La fraîcheur de l'air matinal m'a donné envie.
J'ai marché jusqu'au petit lac, presque seule. Les odeurs de l'herbe et de la terre sortaient. C'était très bien.
Ce matin, en allant courir, j'ai croisé un (charmant) jeune homme avec un bouquet. Puis un couple qui partait visiblement déjeuner en famille. J'étais donc là, suante, les joues rouges, en tenue ô combien glamour, pendant qu'eux, solennels, tirés à quatre épingles, s'en allaient accomplir les rites. C'est un peu le lot des jours fériés ou des dimanches, pour les solitaires. Nous sommes en décalage avec "le monde réel", celui qui respecte les traditions. De quoi coller le blues, parfois. Mais aujourd'hui, plutôt que de m'attrister sur ma solitude, j'ai juste savouré mon indépendance. La différence?
Le vent avait chassé la pluie aux larges gouttes,
Le soleil s'étalait, radieux, dans les airs,
Et les bois, secouant la fraîcheur de leurs voûtes,
Semblaient, par les vallons, plus touffus et plus verts !
Je montai jusqu'au temple accroché sur l'abîme ;
Un bonze m'accueillit, un bonze aux yeux baissés.
Là, dans les profondeurs de la raison sublime,
J'ai rompu le lien de mes désirs passés.
Nos deux voix se taisaient, à tout rendre inhabiles ;
J'écoutais les oiseaux fuir dans l'immensité ;
Je regardais les fleurs, comme nous immobiles,
Et mon coeur comprenait la grande vérité !
Le soleil s'étalait, radieux, dans les airs,
Et les bois, secouant la fraîcheur de leurs voûtes,
Semblaient, par les vallons, plus touffus et plus verts !
Je montai jusqu'au temple accroché sur l'abîme ;
Un bonze m'accueillit, un bonze aux yeux baissés.
Là, dans les profondeurs de la raison sublime,
J'ai rompu le lien de mes désirs passés.
Nos deux voix se taisaient, à tout rendre inhabiles ;
J'écoutais les oiseaux fuir dans l'immensité ;
Je regardais les fleurs, comme nous immobiles,
Et mon coeur comprenait la grande vérité !
En fait, et c'est tout récent, la perspective de me retrouver dans une réunion de famille avec mes tantes et ma soeur me réjouit. J'imagine la joie de mes tantes : alors que moi même je suis consternée de la famille ridicule que nous formons. Elles sont si fières, et nous sommes deux vieilles femmes célibataires et en marge, et deux femmes dont l'une est dépressive, ne peut travailler, a bien du mal a gérer son enfant et son risible couple. Si nous avions moins d'argent, nous serions de pauvres gens. Pauvres d'esprit. Moi même, abimée dans ma rancoeur, ça n'est pas très joli...
Plus que jamais c'est la grotte : la grotte humide où nous sommes enfermées triomphalement. Mais si nous nous voyions de l'extérieur, nous aurions honte. Moi, j'ai un peu honte.
En même temps, c'est drôle. Si Woody Allen faisait un film sur nous, peut-être serions nous attendrissantes.
Plus que jamais c'est la grotte : la grotte humide où nous sommes enfermées triomphalement. Mais si nous nous voyions de l'extérieur, nous aurions honte. Moi, j'ai un peu honte.
En même temps, c'est drôle. Si Woody Allen faisait un film sur nous, peut-être serions nous attendrissantes.
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